Le rugby féminin en plein essor : état des lieux en France
Longtemps resté en marge, le rugby féminin connaît depuis plusieurs années une dynamique impressionnante. Entre augmentation du nombre de licenciées, médiatisation des compétitions et création de nouvelles équipes, le rugby pratiqué par les femmes s’impose progressivement dans le paysage sportif français. Où en est-on en 2025 ? Tour d’horizon d’une progression continue, mais encore perfectible.
Une croissance constante du nombre de pratiquantes
En une décennie, la Fédération Française de Rugby (FFR) a vu le nombre de licenciées plus que doubler. Aujourd’hui, on compte environ 32 000 femmes inscrites dans les clubs, tous niveaux confondus, représentant près de 10 % de l’ensemble des joueurs. Cette évolution traduit une volonté forte d’ouvrir la discipline à toutes, quels que soient l’âge, le niveau ou le profil physique.
Des compétitions structurées et plus visibles
Le rugby féminin est désormais bien représenté dans les compétitions nationales :
- Top 14 féminin (Elite 1), la plus haute division, rassemble les meilleures joueuses françaises.
- Elite 2 et Fédérale offrent un niveau intermédiaire en pleine expansion.
- Le rugby à 7, discipline olympique, permet à de nombreuses jeunes de briller sur des circuits plus courts et dynamiques.
Les matchs sont de plus en plus retransmis à la télévision ou sur les plateformes numériques, ce qui favorise la reconnaissance du rugby féminin auprès du grand public.
Des figures emblématiques inspirantes
Des joueuses comme Jessy Trémoulière, Marjorie Mayans ou encore Émilie Boulard ont marqué les esprits. Leur charisme, leur performance et leur engagement contribuent à faire bouger les lignes, notamment en matière de visibilité médiatique, de reconnaissance sportive et de lutte pour l’égalité.
Les clubs amateurs au cœur de la formation
Le développement passe aussi par la base. De plus en plus de clubs amateurs ouvrent des sections féminines, parfois dès les catégories U12 ou U15. Ces structures locales jouent un rôle essentiel dans la découverte du sport, l’apprentissage des règles et la construction de l’esprit d’équipe. La féminisation des encadrants (coachs, dirigeants) est également en progrès.
Des freins encore présents
Malgré ces avancées, certains freins subsistent :
- Des créneaux d'entraînement encore limités ou partagés avec les équipes masculines
- Un accès plus difficile aux infrastructures
- Des stéréotypes encore présents dans certains milieux
- Une rémunération quasi inexistante pour la majorité des joueuses
Conclusion : un potentiel à libérer
Le rugby féminin en France est sur une belle trajectoire. Il séduit de plus en plus de jeunes, inspire les nouvelles générations et gagne en légitimité. Pour poursuivre cet essor, il faut continuer à structurer les filières, soutenir les clubs formateurs et combattre les inégalités persistantes. Car le rugby, au fond, est un sport d’intelligence, de courage et d’engagement — des qualités qui n’ont rien à voir avec le genre.